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Digitorial® sur l'exposition temporaire

Hero Games

L'exposition

Les sept missions

Der Heldenmythos

Die sieben Heldinnen und Helden

Das Orakel von Delphi

#herogamesgallery

Quiz

Ta visite

L’exposition est interactive et conçue comme un jeu. Elle convient aux adultes de tous âges. Nous te remettrons un badge et un écouteur. Tu pourras alors te lancer dans ton aventure. Pour les enfants, nous recommandons un âge minimal de 9 ans. L’exposition n’est que partiellement accessible aux personnes à mobilité réduite et aux personnes malentendantes ou malvoyantes.

Le nombre de participants étant limité, réserve ta place à l’avance et paie ton billet sur place, à la caisse du musée.

Game Master

Envie d’un ou d’une game master ? Nos game masters te motiveront et t’accompagneront tout au long de ton aventure. Ils seront à tes côtés pour répondre à tes questions autour des mythes de l’époque antique. Réserve ta ou ton game master personnel(le), pour toi ou ton groupe, au numéro suivant : tél. +41 (0)61 267 01 46 ou ici.

Tarifs : à partir de 200 CHF

Offres

OFFRE POUR LES SENIORS

Golden Heroes

Pour ceux qui se sentent encore assez jeunes pour partir à l’aventure.
Convient aux personnes de plus de 60 ans

Les mardis suivants, de 14 heures à 16 heures : 30.09.25, 14.10.25, 11.11.25, 02.12.25, 27.01.26, 17.02.26, 24.03.26
34 CHF par personne, incl. entrée au musée, accompagnement par un ou une game master ainsi que café et gâteau

Réservation obligatoire par téléphone au +41 (0)61 267 01 60 ou ici.

OFFRE POUR GROUPES

After-work Heroes

Pour les équipes désireuses de vivre une aventure collective.
Réservation possible à partir de 10 personnes, prix valables jusqu'à 20 personnes, prix à partir de 21 personnes sur demande.
Mar.–ven. à partir de 16 heures 30
À partir de 34 CHF par personne, incl. entrée au musée, accompagnement par un ou une game master et apéritif
À partir de 65 CHF par personne, incl. entrée au musée, accompagnement par un ou une game master, apéritif et menu 3 plats

Réservation obligatoire par téléphone au +41 (0)61 267 01 60 ou ici.

ATELIER POUR CLASSES SCOLAIRES

Courageux, braves et altruistes

À quel point sommes-nous héroïques ?
Dans un premier temps, les élèves accomplissent toutes les missions des héros proposées dans l’exposition et découvrent ainsi leur fibre héroïque. Ensuite, nous évaluons en groupes qui sont nos héros et nos héroïnes, pourquoi et si nous avons besoin d’eux et d’elles et à quel point nous sommes nous-mêmes héroïques. Chaque groupe crée un zine (petite brochure) contenant ses points de vue, ses réflexions ou des histoires courtes.

Les idées des élèves sont reprises directement dans HERO GAMES : leurs zines sont présentés dans l’exposition et accessibles à tous les visiteurs et toutes les visiteuses.

2 heures, à partir de la 4e classe de primaire
Mar.–ven., de 10 h à 12 h
Participants par groupe : max. 25 personnes
Tarifs : gratuit pour les écoles des cantons BS/BL, 180 CHF pour les autres

Inscription au +41 (0)61 267 01 40, le matin du mardi au vendredi, ou ici.

Wichtig! Wenn du die Ausstellung mit deiner Klasse eigenständig oder mit einem Game Master (Führung) besuchen möchtest, sende uns deine Anfrage bitte über dieses formulaire. 

GASTRONOMIE ET ÉVÉNEMENTS

Bistro AMB

À l’occasion de l’exposition temporaire, nous enrichissons notre carte avec des plats inspirés des héros et des héroïnes de l’Antiquité. Des légumes d’Héraclès au gâteau magique de Médée, fais le plein d’énergie avec des plats revigorants et savoure les saveurs raffinées de la Grèce.

Réservez ta table ici.

Quand la culture rencontre la gastronomie

Embarque pour un voyage mythique, plonge dans des mondes lointains et revis les aventures les plus légendaires de l’Antiquité. Découvre le héros qui sommeille en toi et viens passer un vendredi soir épique à l’Antikenmuseum Basel.

Commence par prendre des forces autour d’un apéritif, puis décroche ton statut de héros personnel dans HERO GAMES et termine la soirée en te détendant autour d’un menu héroïque dans notre Bistro AMB.

65 CHF par personne, incl. entrée au musée, accompagnement par un ou une game master et menu 3 plats avec verre de Prosecco ou de bière.

Les détails de l’évènement sont disponibles sur notre site web. Uniquement avec place réservée à l'avance: +41 (0)61 267 01 46 ou remplis le formulaire ici.

Organise ton événement à l’Antikenmuseum Basel

Tu prévoies d’organiser une fête privée ou un événement d’entreprise ? Avec ses salles de réception, l’Antikenmuseum est le cadre idéal pour vivre des moments exceptionnels. Réserve dès aujourd’hui et laisse-toi convaincre par le mariage unique entre délices culinaires et atmosphère incomparable !

Nous sommes à ta disposition pour te conseiller au numéro +41 (0)61 267 01 60. Tu peux également envoyer ta demande via ce ici.

Notre musée

HORAIRES D’OUVERTURE

Fermé le lundi
Mardi et mercredi : 11:00−17:00
Jeudi et vendredi : 11:00−22:00
Samedi et dimanche : 10:00−16:00

Horaires d'ouverture exceptionnels avant et pendant les fêtes

Tarifs

Adultes : CHF 22
Groupes à partir de 4 personnes : 20 CHF
Personnes de moins de 20 ans : CHF 9
Personnes de moins de 30 ans en cours de formation : 9 CHF
Enfants de moins de 13 ans : entrée gratuite
Museums-PASS-Musées et Passeport Musées Suisses : gratuit*

*Valable uniquement pour les entrées individuelles. Ne s’applique pas aux forfaits et aux offres anniversaire incluant une entrée.

Adresse

Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig
St. Alban–Graben 5

CH-4010 Basel

+41 61 267 01 12
info (at) antikenmuseumbasel.ch
www.antikenmuseumbasel.ch

Newsletter

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L'exposition

Hero Games

Découvre le héros qui sommeille en toi.

Une exposition interactive
14 septembre 2025 – 29 mars 2026
à l’Antikenmuseum Basel

Dans cette exposition conçue comme un jeu, tu joueras ton propre personnage au cours d’un voyage riche en aventures. Tu seras plongé(e) dans des mondes mythiques et tu accompliras les missions les plus glorieuses menées par les plus grands héros de l’Antiquité. Tu affronteras la redoutable Méduse aux confins du monde, tu ramèneras Cerbère des Enfers et tu défieras le Minotaure.

Sept missions différentes t’attendent sous la forme de jeux analogiques et numériques. Mets tes compétences à l’épreuve tout en gagnant ton statut personnel de héros.

Participe à une expérience culturelle interactive, vis ta propre expérience héroïque et découvre l’Antikenmuseum Basel sous un nouveau jour.

L'exposition a été rendue possible grâce à :

« Moi, l’invincible Athéna, je m’adresse à toi ! Moi qui tiens la victoire et la gloire dans ma main divine. Moi, la déesse de la sagesse et de la guerre, la fille de Zeus. Je te souhaite la bienvenue aux Hero Games ! Je suis descendue en toute hâte de l’Olympe pour t’accompagner dans tes aventures. »

Les sept

Missions

Il y a des milliers d’années, de grandes héroïnes et de grands héros accomplirent leurs missions avec courage, force ou intelligence ou grâce à la magie. De nos jours encore, nous nous souvenons de leurs noms – leurs actions les ont rendus immortels.

Ton heure est désormais venue.

C’est le moment pour toi d’accomplir tes exploits. Au cours de ton voyage, tu seras accompagné(e) par Athéna, ta déesse protectrice. Elle sera toujours à tes côtés et te dira ce que tu dois faire. Ton chemin te mènera à Delphes, jusqu’à l’oracle d’Apollon. Une fois arrivé(e) à destination, l’oracle te prédira ton avenir héroïque.

Aux confins occidentaux du monde, au bord de l’Océanos

Mission
Méduse

 

La décapitation de la puissante démone

Méduse est une Gorgone, une dangereuse démone à la chevelure faite de serpents et aux ailes d’or. Son regard provoque la mort. En effet, tout mortel qui croise son regard est changé en pierre.

Ta mission

S’approcher avec prudence de Méduse endormie et lui couper la tête. Réussiras-tu à t’approcher d’elle sans la réveiller ?

Compétences requises

Sérenité et concentration

Ancêtre antique

Persée

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la forêt de Calydon

Mission
Sanglier de
Calydon

 

La chasse à la bête enragée

À Calydon, un sanglier géant, une bête féroce ressemblant plus à un monstre qu’à un animal, fait des ravages. Il saccage toute la région, détruit les maisons et les champs, dévore le bétail et tue tous les humains qui se trouvent sur son chemin.

Ta mission

Traquer le sanglier dans la forêt de Calydon et l’abattre avec un arc et des flèches. Parviendras-tu à toucher la bête avant qu’elle ne se jette sur toi ?

Compétences requises

Précision et volonté

Ancêtre antique

Atalan

 

 

 

 

 

 

 

 

Franchir la porte des Enfers au cap Ténare

Mission
Cerbère

 

La domination du chien des Enfers à trois têtes

Cerbère, le chien infernal à trois têtes, garde l’entrée des Enfers, où vivent les âmes des morts. Il est impitoyable et invincible et il dévore tous ceux qui tentent de s’échapper.

Ta mission

Descendre dans le royaume d’Hadès et ramener Cerbère dans le monde des vivants. Réussiras-tu à vaincre le chien des Enfers ?

Compétences requises

Force et endurance

Ancêtre antique

Héraclès

 

 

 

 

 

 

 

Dans le labyrinthe de Cnossos

Mission
Minotaure

Le combat contre l’indomptable homme-taureau

Le Minotaure est un être monstrueux, mi-homme et mi-taureau. Minos, roi de Crète, le fit enfermer dans un labyrinthe. Là-bas, il est avide de chair humaine.

Ta mission

Trouver le chemin à travers le labyrinthe et vaincre l’homme-taureau. Parviendras-tu à t’y retrouver dans ces chemins tortueux ?

Compétences requises

Courage et ardeur

Ancêtre antique

Thésée

 

 

 

 

 

 

 

Sur le rivage de Troie

Mission
Cheval de
Le cheval

 

La construction du colosse en bois trompeur

Depuis dix ans, les murs de Troie résistent au siège des Grecs. Désormais, seule une idée de génie peut les aider : la construction d’un cheval de bois géant, dans lequel les soldats grecs pourront se cacher et entrer ainsi secrètement dans Troie.

Ta mission

Construire le cheval de Troie. Échoueras-tu à la construction de ce colosse en bois ?

Compétences requises

Imagination et inventivité

Ancêtre antique

Ulysse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DANS LE PALAIS ROYAL D’AÏA

Mission
Magie

 

Le mélange de la puissante potion magique

Il existe un philtre de rajeunissement vieux comme le monde qui aide les personnes âgées à retrouver une nouvelle jeunesse. Pour que la potion magique révèle toute sa puissance, les ingrédients doivent être dosés avec précision et ajoutés dans le bon ordre.

Ta mission

Concocter le philtre de rajeunissement selon la recette transmise de génération en génération. Possèdes-tu la magie nécessaire pour déployer sa puissance ?

Compétences requises

Minutie et magie

Ancêtre antique

Médée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux portes de Thèbes

Mission
Sphinx

 

L’énigme du monstre funeste

Le Sphinx thébain est un être ailé possédant une tête de femme et un corps de lionne. Du haut d’un rocher, il guette aux portes de la ville de Thèbes et pose une énigme à tous ceux qui passent près de lui. Il dévore ceux qui ne parviennent pas à la résoudre.

Ta mission

Résoudre l’énigme que te pose le Sphinx. Trouveras-tu la bonne réponse ou seras-tu vaincu(e) par son intelligence supérieure ?

Compétences requises

Logique et raisonnement

Ancêtre antique

Œdipe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Enfant, j’aimais les mythes comme d’autres aimaient les dinosaures : ils étaient plus grands que nature et très anciens, mais ils m’aidaient aussi à comprendre ma place dans le monde. »

Madeline Miller

Le

mythe du héros

Les mythes antiques venus de Grèce sont des histoires qui se déroulent à une époque mythique très lointaine et qui ont été transmises de génération en génération. Ils racontent le commencement du monde, la naissance des dieux et des déesses et les aventures des grands héros femmes ou hommes. Les mythes sont imaginaires ; mais dans l’Antiquité, ils étaient considérés comme un passé réellement vécu. En effet, les héros et les héroïnes servaient aux gens de modèles idéaux auxquels ils pouvaient s’identifier. Ils étaient des références en matière de comportements à adopter. Mais comme tous les hommes, ils avaient aussi des faiblesses et des défauts qui les rendaient accessibles et humains et pouvaient dissuader les mauvais agissements.

Le héros comme modèle

Héraclès incarnait l’idéal de l’homme prêt à se battre pour assurer l’ordre du monde par sa force. Alexandre le Grand le vénérait comme ancêtre mythique et comme modèle et aimait se faire représenter tel Héraclès avec une peau de lion.

Tête d’Alexandre le Grand avec peau de lion, marbre, IIIe s. av. J.-C., New York, Metropolitan Museum of Art, prêt
Image : Lanmas / Alamy Stock Foto

Le cœur historique dans le mythe

Les mythes héroïques grecs regroupent des récits sur les exploits de différents héros. Persée, par exemple, se rendit jusqu’aux confins du monde et décapita la terrifiante Méduse, servant ainsi de modèle aux jeunes hommes partant à la guerre. Thésée combattit le Minotaure dans le labyrinthe, ce qui pourrait peut-être constituer une métaphore des conflits intérieurs auxquels tout homme doit faire face.
D’autres mythes parlent de héros et d’héroïnes venus de toute la Grèce s’unir pour la bataille de Troie, le voyage des Argonautes ou la chasse au sanglier de Calydon.
Les mythes se rapportent toujours à une réalité connue et abordent des questions sociales fondamentales et des valeurs. Ils font office de phare dans l’océan houleux de la vie, grâce auquel les hommes peuvent s’orienter.

La légende des Argonautes, qui traversent la mer Noire pour aller chercher la Toison d’or en Colchide, a une nature historique. Elle fait écho à une civilisation très avancée de l’actuelle Géorgie occidentale, qui excellait dans l’extraction et le traitement de métaux précieux, notamment l’or, et qui aurait entretenu très tôt des contacts commerciaux avec la Grèce.

Au IIIe siècle av. J.-C., des cultures datant du début de l’âge du bronze extrayaient déjà de l’or dans le Caucase et le transformaient en objets d’art. Petit lion du Kurgan n° 2 à Znori, or, 2e moitié du IIIe s. av. J.-C., Tbilissi, Musée national de Géorgie, inv. 140–975: 1
Image : akg-images

Pas de « vrai » ou « faux »

Les mythes grecs se transmettent depuis des milliers d’années. Ainsi, ils varient énormément et sont très adaptables. Il n’y a pas de « vrai » ou de « faux » mythe. Au besoin, ils peuvent être adaptés à l’esprit du temps, à un événement d’actualité ou à un lieu particulier et sans cesse se réinventer. C’est ainsi que de nombreuses versions différentes des mythes ont vu le jour au fil du temps. Dans HERO GAMES, nous reprenons en général la version canonique des mythes, c’est-à-dire la plus courante.

Il existe plusieurs versions sur les circonstances de la mort d’Ulysse. Dans l’une d’entre elles, il aurait été assassiné par son fils légitime Télémaque, dans une autre par son fils illégitime Télégonos. Il serait mort d’une piqûre de raie ou aurait été transformé en cheval. Selon la version la plus ancienne, il se serait éteint heureux et en paix à un âge avancé.

Tête d’Ulysse du groupe de Polyphème à Sperlonga, marbre, Ier s. apr. J.-C. (?), Sperlonga, Museo Archeologico Nazionale (original), moulage en plâtre, inv. SH 1262

Le mythe aujourd'hui

Aujourd’hui encore, les mythes grecs sont revisités, réinterprétés ou reformulés sous un nouvel angle. Les mythes sont des histoires qui parlent de la vie, de ses hauts et de ses bas et des grandes questions de l’humanité. C’est pourquoi, malgré leur ancienneté, ils n’ont rien perdu de leur actualité et de leur fascination. Que ce soit dans la littérature, les arts plastiques, la musique, le cinéma ou la bande dessinée, et même dans l’art corporel, les mythes grecs sont partout.

Le mythe dans la littérature : Dans son roman Dans les yeux de Méduse, Natalie Haynes relate le mythe de Persée et de Méduse vu par une femme.

Natalie Haynes, Stone Blind – Medusa's Story (2022)
Image : booksR / Alamy Stock Foto


Le mythe dans les arts plastiques

Auch in der bildenden Kunst ist der griechische Mythos gegenwertig, in der Malerei, der Plastik oder wie hier als Street Art Kunstwerk.

Version moderne de Médusa. Street art dans le quartier d’Anafiotika à Athènes.
Image : imageBROKER.com / Alamy Stock Foto

Le mythe dans le cinéma

Le mythe d'Ulysse et de ses pérégrinations a déjà été adapté plusieurs fois au cinéma et à la télévision.

Affiche du film Ulisse de Mario Camerini, sorti en 1954
Image : Photo 12 / Alamy

Le mythe dans la bande dessinée

L’amazone princesse Diana de la bande dessinée, alias Wonder Woman, est la fille de Zeus et doit ses énormes super-pouvoirs aux déesses et aux dieux grecs. Les mythes grecs sont au cœur de ses aventures. Wonder Woman choisit de s’aveugler elle-même lors d’un combat éprouvant pour se protéger du regard de Méduse. Puis elle lui tranche la tête.

Image : Greg Rucka, Drew Johnson, Ray Snyder, Wonder Woman 1987, #210 (DC Comics Januar 2005) 21.3 © DC Comics 2016

Le mythe dans la musique

Dans la chanson The Labyrinth Song du musicien israélien Asaf Avidan, sortie en 2015, le labyrinthe est une métaphore des profondeurs abyssales de l’esprit humain, dans lesquelles le héros est prisonnier et s’est perdu.

Asaf Avidan, The Labyrinth Song, 2015
Video : Youtube

Le mythe dans l'art corporel

Un tatouage d’Héraclès symbolise la force et la capacité à surmonter les épreuves personnelles de la vie.

Image : InkStitute

Les sept

mythes de héros

Dans HERO GAMES, tu es plongé(e) dans sept mondes différents et tu accomplis les missions les plus glorieuses menées par les héroïnes et les héros les plus célèbres de l’Antiquité. Nous te présentons ici leurs aventures et un résumé de leurs histoires en sept images chacune.

Persée

Le vainqueur de Méduse aux cheveux de serpents

La princesse Danaé accueille Zeus en son sein sous la forme d’une pluie d’or et engendre avec lui le demi-dieu Persée.

Vase à mélanger le vin (cratère) de Béotie, argile, vers 450 av. J.-C., Paris, Louvre, inv. CA 925
Bild: Marie-Lan Nguyen/Wikimedia Commons: Danaë, Paris

Un oracle avait prédit au roi Acrisios d’Argos qu’il serait tué par son futur petit-fils. Il décida alors d’enfermer sa fille unique Danaé dans un cachot pour l’empêcher d’avoir une relation avec un homme. Mais comme il désirait la belle princesse, Zeus, le père des dieux, réussit à pénétrer dans sa prison sous la forme d’une pluie d’or. Il s’unit à elle et engendra le demi-dieu Persée.

Acrisios ordonne à sa fille Danaé de monter dans le coffre avec son fils Persée.

Récipient à huile parfumée (lécythe) d’Athènes, argile, vers 480 av. J.-C., Toledo, Toledo Museum of Art, inv. 1969.369
Bild: Toledo Museum of Art, Danaë, Toledo

Lorsqu’Acrisios apprit la naissance de Persée, il abandonna sa fille et son petit-fils dans un coffre qu’il jeta à la mer, par crainte de la prophétie. Le pêcheur Dictys trouva le coffre sur le rivage de l’île de Sériphos et recueillit ces âmes abandonnées.
Sur Sériphos, Persée grandit et devint un homme fort. Un jour, Polydectès, le méchant roi de l’île, confia à Persée une mission périlleuse : lui ramener la tête de la démoniaque Méduse.

Persée porte déjà des sandales ailées et une kunée (un casque d’invisibilité), tandis qu’Athéna a préparé pour lui le bouclier et l’épée en forme de faucille.

Seau (situle) d’Apulie, argile, vers 370 av. J.-C., Londres, British Museum, inv. 1836,0224.85
Image : © The Trustees of the British Museum. Shared under a Creative Commons licence.

Persée put compter sur l’aide de sa déesse protectrice Athéna et du messager des dieux Hermès. Ils le menèrent tout d’abord chez les trois Grées, des femmes âgées dès leur naissance, que Persée obligea en rusant à lui révéler l’endroit où se trouvaient les nymphes. En effet, il avait besoin d’un super-équipement procuré par les nymphes, sans lequel il lui était impossible d’affronter la redoutable Méduse. Les nymphes lui prêtèrent des sandales ailées, une besace magique et la kunée, un casque pour le rendre invisible. Hermès lui remit par ailleurs une épée en forme de faucille. Athéna lui donna un bouclier en métal poli.

Persée coupa la tête de Méduse et s’enfuit après l’avoir placée dans la besace magique. Athéna se hâte de le rejoindre.

Récipient à eau (hydrie) d’Athènes, argile, vers 460 av. J.-C., Londres, British Museum, inv. 1873,0820.352
Image : © The Trustees of the British Museum. Shared under a Creative Commons licence.

Bien équipé, Persée vola alors, à l’aide de ses sandales ailées, jusqu’à l’extrémité occidentale du monde. Méduse vivait là-bas avec ses deux sœurs Shténo et Euryale, sur le rivage de l’Océanos. Les hommes et les animaux qui croisaient leur regard étaient transformés en pierre. Persée trouva les trois démones endormies, que l’on appelait les Gorgones. Il s’approcha d’elles à pas de loup. Athéna guida sa main au moment où il trancha la tête de Méduse, tandis qu’il se contenta de la contempler dans le miroir de son bouclier poli. Quand les autres Gorgones se réveillèrent, il mit son casque d’invisibilité et s’enfuit.

Persée sauve du monstre marin la princesse Andromède enchaînée à des pieux.

Vase à mélanger le vin (cratère) d’Athènes, argile, vers 440 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 403

En rentrant chez lui, Persée survola les côtes d’Éthiopie. Il y trouva la belle princesse Andromède enchaînée sans défense à un rocher, offerte en sacrifice à un monstre marin. Persée combattit vaillamment le monstre, le tua, libéra Andromède et l’épousa.

Persée rapporte la tête de Méduse au roi Polydectès (à gauche) et le change en pierre. À droite est assis Dictys, son père adoptif.

Gobelet attique (skyphos) de Nola, argile, vers 460 av. J.-C., Paris, Louvre, inv. Cp 1060
Image : © 2022 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

De retour sur Sériphos, Persée se servit de la tête de Méduse pour changer Polydectès en pierre et installa Dictys, son père adoptif, sur le trône. Puis il partit pour Argos afin de rendre visite à son grand-père Acrisios. Ce dernier, craignant l’oracle pour lequel il avait autrefois abandonné Persée, s’enfuit cependant vers la ville de Larissa. Mais nul ne peut échapper à une prophétie. Un jour, Persée décida de participer à une grande compétition qui se déroulait à Larissa. Parmi les spectateurs se trouvait son grand-père. Accidentellement, Persée le toucha à la tête en lançant son disque et le blessa mortellement.

La constellation de Persée avec la tête de Méduse.

Carte céleste de l’ensemble Urania’s Mirror or a view of the Heavens, Londres, 1824
Image : Adam Cuerden/Wikimedia Commons: Perseus, London

Après avoir tué accidentellement son grand-père, Persée hésita à reprendre la royauté d’Argos et l’échangea avec le roi des villes voisines de Tirynthe et de Mycènes. Il y vécut heureux comme roi avec Andromède et leurs enfants jusqu’à la fin de ses jours. Après sa mort, son père Zeus le plaça dans le ciel sous la forme d’une constellation. Aujourd’hui encore, Persée illumine le ciel nocturne – en Suisse, de la mi-juillet et à la fin août.

Atalan

La chasseresse de sangliers aux pieds rapides

Deux versions différentes de la légende d’Atalante sont parvenues jusqu’à nous : l’une arcadienne et l’autre béotienne. Nous allons reprendre ici Apollodore (Ier s. apr. J.-C.) qui fait le lien entre les deux versions.

Atalante bande son arc et tire. Archère très douée, elle atteindra sa cible.

Vase à mélanger le vin (cratère) d’Apulie, argile, vers 330 av. J.-C., Berlin, Staatliche Museen, Antikensammlung, inv. F 3258
Bild: ArchaiOptix/Wikimedia Commons: Atalante, Berlin

Fille non désirée à la naissance, Atalante fut abandonnée par son père dans la forêt peu après sa naissance. Heureusement, une ourse trouva la petite Atalante et l’allaita avec son propre lait. Plus tard, des chasseurs recueillirent la fillette et Atalante grandit à leurs côtés. Elle devint une excellente archère et la coureuse la plus rapide du monde. Libre de toute contrainte sociale, elle vécut dans les bois et voua un culte à Artémis, la déesse vierge de la chasse. Très attachée à sa liberté, elle refusa de se marier.

Atalante, à la peau blanche typique des représentations féminines, se mesure également aux hommes et gagne à la lutte contre le héros Pélée.

Récipient de stockage attique (amphore) de Vulci, argile, vers 500 av. J.-C., Munich, Staatliche Antikensammlung und Glyptothek, prêt de la fondation Wittelsbacher Ausgleichsfonds, inv. SH 1541 WAF
Bild: ArchaiOptix/Wikimedia Commons:Atalante, München

Atalante savait s’imposer dans le monde des hommes. Elle était forte, robuste et volontaire. Elle les affrontait même dans les sports de combat et gagnait.
Elle fut l’unique femme à faire partie des Argonautes, un groupe de héros avec lequel elle voyagea jusqu’en Colchide, sur la côte est de la mer Noire, à la recherche de la Toison d’or.
À son retour, on fit appel aux remarquables talents de chasseresse d’Atalante à Calydon. En effet, Artémis avait envoyé là-bas un sanglier monstrueux pour punir Œnée, roi de Calydon, de ne pas lui avoir offert de sacrifice.

À gauche, Atalante décoche sa flèche qui blesse le sanglier, tandis que les hommes chasseurs le manquent avec leurs lances.

Relief d’un sarcophage de Patras, marbre, vers 150 apr. J.-C., Athènes, Musée archéologique national, inv. 1186
Bild: George E. Koronaios/Wikimedia Commons: Atalante, Athen

Lorsqu’un sanglier enragé commença à ravager tous les alentours de Calydon, le prince Méléagre rassembla les plus grands héros, dont une seule femme, Atalante, afin de chasser et de tuer la bête.
Le groupe de chasseurs débusqua le sanglier dans la forêt de Calydon, mais les lances des hommes manquèrent leur cible dès le début. Certains héros y laissèrent la vie, d’autres s’enfuirent. Atalante, elle, resta calme et concentrée. Elle toucha le sanglier avec sa flèche et Méléagre put porter le coup fatal à l’animal blessé.

Un jeune dieu de l’amour vole au-dessus de Méléagre assis, suggérant que celui-ci est tombé amoureux d’Atalante. L’héroïne se tient devant lui, avec dans la main son trophée de chasse, la peau du sanglier.

Vase de cérémonie pour l’eau (loutrophoros) apulien de Timmari, tombe 33, argile, vers 340 av. J.-C., Matera, Museo Archeologico Nazionale « Domenico Ridola »
Bild : ArchaiOptix/Wikimedia Commons: Atalante, Matera

Pour son tir magistral, Méléagre laissa à Atalante la peau du sanglier comme trophée de chasse. Cette marque de respect envers une femme agaça la plupart des héros, surtout les oncles de Méléagre, très furieux. Une bagarre éclata, au cours de laquelle ce dernier tua deux d’entre eux. Lorsque sa mère apprit la mort de ses propres frères, elle fit en sorte, en proie à la colère, de provoquer la mort de Méléagre.

L’athlète Atalante se prépare à la course avec ses prétendants dans le stade.

Coupe à vin (kylix) d’Athènes, argile, vers 460 av. J.-C., Paris, Louvre, inv. CA 2259
Bild: © 1984 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Maurice et Pierre Chuzeville, Atalante, Louvre

Les exploits d’Atalante avaient fait d’elle une héroïne. Son père se prit d’affection pour sa fille aux talents exceptionnels et jugea qu’un mariage serait le mieux pour elle. Atalante accepta à contrecœur mais imposa une condition : elle épouserait uniquement l’homme capable de la vaincre à la course. Elle pensait ainsi pouvoir préserver sa liberté. En effet, aucun homme ne courait aussi vite qu’elle. Beaucoup d’hommes se mesurèrent à Atalante et reçurent comme prix du perdant la mort.

Atalante se laissa éblouir par trois pommes d’or étincelantes et perdit de ce fait son indépendance.

Image : rafo – stock.adobe.com

Mélanion, un jeune homme des environs, était lui aussi tombé amoureux d’Atalante et voulut tenter sa chance. Il reçut l’aide d’Aphrodite, déesse de l’amour, qui lui donna trois pommes d’or. Quand le départ fut donné, Mélanion suivit les conseils d’Aphrodite et laissa tomber une à une les trois pommes durant la course. Éblouie par l’or étincelant, Atalante ralentit à chaque fois pour ramasser les pommes. Ainsi, Mélanion put gagner la course et épouser Atalante.

Après ce mariage contraint, Atalante retourna finalement dans la nature sauvage sous les traits d’une lionne.

Image : Alamy

Atalante et Mélanion vécurent un mariage passionné. Un jour, alors qu’ils se trouvaient dans le périmètre d’un temple, ils furent pris de désir et s’aimèrent dans le lieu sacré. En guise de punition pour ce sacrilège, ils furent transformés en couple de lions. C’est ainsi qu’Atalante retourna finalement vivre dans la nature sauvage sous les traits d’une lionne après son mariage contraint.

Héraclès

Le combattant de fléaux

Le nom d’Héraclès signifie « gloire d’Héra ». Ce nom fut donné à Héraclès par la Pythie, la prophétesse d’Apollon, vraisemblablement pour apaiser la colère d’Héra. À sa naissance, il fut d’abord prénommé Alcide, du nom de son grand-père Alcée. Selon une autre version, les habitants d’Argos donnèrent ce nom à Héraclès après avoir appris qu’il avait étranglé les serpents envoyés par Héra. Il avait en effet acquis sa gloire (en grec kleos) grâce à l’aide d’Héra.

Le tout jeune Héraclès étrangle l’un des serpents qu’Héra a déposés dans son lit.

Statue d’Héraclès, marbre, IIe s. apr. J.-C., Rome, Musées du Capitole, Palazzo Nuovo, inv. MC 247
Bild: Marie-Lan Nguyen/Wikimedia Commons: Herakles, Rom

Lorsque Zeus, père des dieux, voulut engendrer une glorieuse descendance, il chercha la mère idéale. Son choix se porta sur la belle mortelle Alcmène. Zeus prit l’apparence de son mari Amphitryon, coucha avec elle et conçu le demi-dieu Héraclès. Avant même sa naissance, ce dernier comptait déjà une ennemie puissante. Héra, épouse de Zeus, était dans une colère noire face à l’infidélité de son mari et avait soif de vengeance. Lorsqu’Héraclès eut huit mois, elle déposa deux serpents dans son lit pour le tuer. Bien qu’en bas âge, Héraclès montrait déjà une force surhumaine et il les étrangla de ses petites mains.

Le jeune Héraclès tue son professeur de musique qui l’avait réprimandé.

Coupe à vin (kylix) attique de Vulci, argile, 480 av. J.-C., Munich, Staatliche Antikensammlung und Glyptothek, inv. 2646
Bild: ArchaiOptix/ Wikimedia Commons: Herakles, München

Héraclès grandit dans la ville grecque de Thèbes auprès de sa mère et de son beau-père Amphitryon. Il fut initié à la conduite de chars, au tir à l’arc, à la lutte et au combat avec armes. Ses origines divines se manifestèrent dès son plus jeune âge : il était grand et fort, mais aussi facilement irritable et colérique. Lorsque son professeur de musique Linos le punit pour son manque d’application, il le tua. Amphitryon le renvoya alors à la campagne avec ses troupeaux de bovins. Là-bas, il grandit parmi les bergers jusqu’à l’âge adulte.

La plus grande ennemie d’Héraclès tout au long de sa vie fut Héra.

Statue d’Héra, copie romaine d’après une sculpture grecque datant d’env. 470 av. J.-C., Rome, Villa Albani (original), moulage en plâtre de la Skulpturhalle Basel, inv. SH 72

Plus tard, Héraclès épousa Mégara, la fille du roi thébain Créon. Durant quelques années, ils vécurent heureux avec leurs fils à Thèbes. Mais Héra continua à nourrir une haine indicible envers le héros. Elle provoqua chez Héraclès un accès de folie qui le poussa à tuer ses fils dans une frénésie aveugle. Revenu à la raison, il demanda à l’oracle de Delphes ce qu’il devait faire désormais. Il dut se rendre à Tirynthe et servir de serviteur au roi Eurysthée pendant douze ans. Après quoi, il atteindrait l’immortalité.

Héraclès terrassa le lion de Némée – le premier des douze travaux qu’il dut accomplir.

Récipient à eau (hydrie) d’Athènes, argile, vers 510 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 437

Le roi Eurysthée confia à Héraclès des missions dangereuses qu’il dut accomplir pendant ses douze années à son service. Le premier des travaux d’Héraclès fut de tuer le lion de Némée, dont la peau invulnérable devint à partir de là l’un de ses attributs. Il accomplit également les onze missions suivantes sans se plaindre. La dernière fut particulièrement périlleuse. Héraclès dut descendre aux Enfers et en ramener Cerbère, le chien de garde à trois têtes.

Vêtu de la peau du lion, Héraclès se bat contre un géant aux côtés de sa déesse protectrice Athéna.

Vase à mélanger le vin (cratère) d’Athènes, argile, vers 450 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. Lu 51

Héraclès vécut d’innombrables aventures et épreuves. Il libéra Prométhée de son supplice dans les montagnes du Caucase, combattit des géants et des brigands, servit d’esclave à la reine Omphale pendant trois ans et se joignit au groupe des Argonautes partis en quête de la Toison d’or. Dans sa lutte contre les géants, il mena les dieux et les déesses de l’Olympe à la victoire.

Le centaure Nessos tente d’enlever la seconde épouse d’Héraclès, Déjanire.

Vase à huile d’onction (lécythe) d’Athènes, argile, vers 600 av. J.-C., Londres, British Museum, inv. 1883,0104.1
Image : ArchaiOptix/Wikimedia Commons: Deianeira, London

Finalement, Héraclès épousa en secondes noces Déjanire, princesse de Calydon.
Lorsque le centaure Nessos tenta d’enlever sa belle épouse, Héraclès le tua d’une flèche empoisonnée. Pour se venger, Nessos mourant fit croire à Déjanire que son sang mélangé à du poison agirait comme un philtre d’amour. Il lui suffisait de recueillir son sang et de l’utiliser si elle en venait à douter de l’amour d’Héraclès.

Athéna, portant un bouclier et un casque, introduit sur l’Olympe Héraclès, dans sa peau de lion, après son apothéose.

Récipient de stockage (amphore) d’Athènes, argile, vers 550 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 496

Après avoir conquis la ville d’Oichalia, Héraclès s’intéressa d’un peu trop près à Iole, sa prisonnière de guerre, ce qui poussa Déjanire à utiliser le soi-disant philtre d’amour. Elle enduisit les vêtements d’Héraclès du sang empoisonné du centaure. Après s’être habillé, Héraclès endura d’intenables souffrances et se jeta dans un bûcher. Mais Athéna le fit monter sur l’Olympe en tant que dieu. Là-bas, il se réconcilia avec Héra et épousa Hébé, la déesse de la beauté et de la jeunesse éternelle.

Thésée

Le plus noble de tous les hommes

Thésée trouve l’épée et les sandales de son père Égée sous le rocher.

Vase à huile d’onction (lécythe) de Sicile, argile, vers 450 av. J.-C., Stockholm, Musée national, inv. NM Ant 1701
Image : Stockholm, Nationalmuseum: Theseus, Stockholm

Un jour, le roi Égée d’Athènes se rendit à la cour royale de Trézène. Lors d’une nuit où il but plus que de raison, il eut une relation charnelle avec la princesse des lieux, Éthra. Lorsqu’Éthra tomba enceinte de Thésée, Égée laissa à son enfant à naître une épée et des sandales qu’il dissimula sous un rocher. Il ordonna à Éthra de faire en sorte que son fils le rejoignît à Athènes après être devenu assez grand pour soulever le rocher.

En chemin vers Athènes, Thésée tue une monstrueuse laie qui terrorise la ville de Crommyon.

Vase à mélanger le vin (cratère) d’Athènes, argile, vers 440 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 416

Une fois devenu un jeune homme, Thésée souleva le rocher et se prépara à partir pour Athènes. Voulant se montrer aussi courageux que son modèle Héraclès, il décida de ne pas s’y rendre par la voie maritime, plus sûre. Il choisit d’emprunter la voie terrestre, des routes dangereuses grouillant de voleurs de grand chemin et de brigands. Thésée les tua tous. À Athènes aussi, il dut faire face à plusieurs défis, jusqu’à ce que son père, Égée, le reconnût à son épée.

Ariane, vêtue d’une longue robe, remet à Thésée le célèbre fuseau de fil.

Tablette en relief de Tarente, argile, fin du VIIe siècle av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. Bo 105

Peu après, Minos, roi de Crète, exigea de nouveau son cruel tribut : Athènes dut envoyer sept filles et sept garçons en Crète pour servir de nourriture au Minotaure enfermé dans le labyrinthe. Désireux de mettre fin à l’horreur, Thésée prit la mer pour la Crète avec les jeunes gens. Là-bas, Ariane, princesse de Crète, tomba amoureuse du beau Thésée. Elle lui donna un fil qu’il put dérouler en traversant le labyrinthe et marquer ainsi son chemin de retour.

Thésée tue le Minotaure en présence des jeunes Athéniens.

Récipient à huile parfumée (lécythe) d’Athènes, argile, vers 540 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 455

Dans le labyrinthe, Thésée se retrouva finalement face à l’homme-taureau, le tua et fit sortir les jeunes des couloirs tortueux grâce au fil d’Ariane. Lorsque les Athéniens et les Athéniennes s’enfuirent de Crète en bateau, Ariane se joignit également à eux. Elle abandonna sa patrie pour épouser Thésée. Mais lors d’une escale sur l’île de Naxos, Dionysos, le dieu du vin, tomba amoureux de la belle princesse et Thésée dut l’abandonner sur ordre divin.

Athéna, déesse de la ville, et des Athéniennes enthousiastes célèbrent le retour de Thésée à Athènes.

Coupe à vin (kylix) d’Athènes, argile, vers 480 av. J.-C., New York, Metropolitan Museum of Art, inv. 53.11.4
Image : Metropolitan Museum of Art, New York: Theseus, New York 

Thésée était tellement attristé à cause d’Ariane qu’il oublia de remplacer les voiles noires de son bateau par des blanches. En effet, il avait convenu avec son père qu’en cas de triomphe sur le Minotaure, il hisserait des voiles blanches. En voyant les voiles noires à l’horizon, le roi Égée pensa que son fils était mort et se jeta à la mer.
À son retour à Athènes, Thésée fut acclamé en héros et hérita du trône. Réputé pour être un roi juste et progressiste, il unifia le pays et instaura l’égalité des droits pour tous les citoyens.

Thésée combat un centaure qui veut s’en prendre aux invitées lors du banquet de noces de Pirithoos.

Panneau de la frise ouest du temple d’Apollon Épicourios à Bassae-Phigalie, marbre, vers 420 av. J.-C., Londres, British Museum (original), moulage en plâtre de la Skulpturhalle Basel, inv. SH 1802

Malgré ses obligations royales, Thésée avait le goût de l’aventure. Avec Héraclès, il combattit les Amazones ; avec son ami Pirithoos, les Centaures. Après le suicide tragique de sa femme Phèdre, Thésée et Pirithoos se mirent en quête de nouvelles épouses. Ils enlevèrent tout d’abord la belle princesse Hélène de Sparte et l’emmenèrent à Athènes. Puis ils descendirent aux Enfers pour enlever également l’épouse d’Hadès. Mais l’initiative tourna vraiment mal. Si Thésée fut sauvé par Héraclès, Pirithoos fut contraint de rester aux Enfers.

Un homme et son fils vénèrent le héros Thésée devant un petit autel.

Relief votif de Sosippos d’Athènes, marbre, vers 400 av. J.-C., Paris, Louvre, inv. Ma 743
Image : © 2006 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Daniel Lebée/Carine Deambrosis

Entre-temps, les Spartiates avaient libéré Hélène d’Athènes et installé le rival de Thésée sur le trône athénien. Au retour de ses aventures, Thésée fut chassé de la ville. Il partit s’exiler sur l’île de Skyros et fut assassiné par le roi des lieux, Lycomède. Ce n’est que des siècles plus tard que les Athéniens ramenèrent les restes de Thésée dans la ville. Ils l’inhumèrent avec tous les honneurs et lui construisirent un sanctuaire. Les esclaves et les autres gens maltraités y trouvaient asile.

Ulysse

L’esprit inventif

Ulysse avec son bonnet typique de marin, appelé pilos. Son grand-père Autolycos était un voleur hors pair. Ulysse hérita sans doute de lui les dons de fourberie et de ruse.

Tête du groupe de Polyphème à Sperlonga, marbre, Ier s. apr. J.-C. (?), Sperlonga, Museo Archeologico Nazionale (original), moulage en plâtre de la Skulpturhalle Basel, inv. SH 1262

Ulysse était le fils du roi Laërte et de sa femme Anticlée. Il grandit sur son île natale d’Ithaque. Jeune homme, il succéda à son père et épousa la sage Pénélope de Sparte. Leur fils Télémaque n’était encore qu’un nourrisson lorsqu’Ulysse dut partir en guerre contre Troie aux côtés des troupes grecques.

Lorsqu’Achille (assis, à droite), le supersoldat grec, se retira de la bataille empli de rancœur et de colère, Ulysse (assis, à gauche) tenta de le persuader de reprendre le combat.

Récipient de stockage (stamnos) d’Athènes, argile, vers 480 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 477

Ulysse se distinguait davantage par son intelligence que par ses muscles. Au sein de l’armée grecque, Ulysse servait de conseiller, de médiateur, d’ambassadeur et d’espion. C’était un orateur doué et il joua un rôle décisif dans la guerre de Troie. Il réussit avec ruse là où les supersoldats grecs avaient échoué par la force.

Dans la nuit, les guerriers grecs descendent de leur cheval de bois et ouvrent les portes de la ville de Troie à leurs camarades.

Grand récipient de stockage (pithos) de Mykonos, argile, VIIe s. av. J.-C., Mykonos, Musée archéologique, inv. 2240
Image : Paul/Flickr: Odysseus, Mykonos 

Après une décennie à tenter vainement de prendre Troie, Ulysse, inspiré par Athéna, eut une idée de génie : construire un cheval géant en bois dans lequel se cacheraient les meilleurs guerriers, tandis que le reste de l’armée grecque ferait mine de repartir. Lorsque les Troyens découvrirent qu’il ne restait plus que le gigantesque cheval dans le camp ennemi, ils pensèrent qu’il s’agissait d’une offrande à Athéna et le tirèrent jusque dans la ville. Pendant la nuit, les Grecs se glissèrent hors du cheval et ouvrirent les portes à leurs camarades. C’est ainsi que fut scellée la chute de Troie.

Ulysse et ses compagnons crèvent l’unique œil de Polyphème.

Pichet à vin (œnochoé) d’Athènes, argile, vers 500 av. J.-C., Paris, Louvre, inv. F 342
Image : © 2019 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Hervé Lewandowski

Le voyage de retour se transforma en véritable « odyssée », nom tiré du personnage d’Ulysse (ou Odysseus), une épopée semée de dangers et de tentations. Au départ, sa rencontre avec le cyclope Polyphème, fils du dieu de la mer Poséidon, fut particulièrement meurtrière. Lorsque Polyphème fit prisonniers Ulysse et ses compagnons dans une grotte, ils lui crevèrent son unique œil pour pouvoir s’échapper sans être vus. Poséidon se vengea alors de son fils. Il laissa Ulysse errer sur la mer pendant dix ans et perdre peu à peu tous ses compagnons.

Après s’être échoué, Ulysse rencontre Nausicaa, la fille du roi des Phéaciens, en présence de sa déesse protectrice Athéna.

Récipient de stockage (amphore) d’Athènes, argile, vers 440 av. J.-C., Munich, Staatliche Antikensammlung und Glypthotek, inv. 2322
Image : ArchaiOptix/Wikimedia Commons: commons.wikimedia

Après une tempête, Ulysse échoua seul et complètement épuisé sur l’île de Schérie. Les Phéaciens qui y vivaient lui offrirent l’hospitalité et Ulysse leur raconta toutes les aventures qu’il avait vécues au cours de son épopée : la magicienne Circé qui transforma ses compagnons en cochons, les sirènes chantantes qui attirèrent tous les navires vers les rochers, la dévoreuse Scylla, le gouffre tourbillonnant Charybde et la séduisante nymphe Calypso chez qui il passa sept ans.

Pénélope et son fils Télémaque devant le métier à tisser sur lequel elle tisse le linceul de son beau-père Laërte.

Gobelet attique (skyphos) d’Athènes, argile, vers 440 v. Chr., Chiusi, Museo Archeologico Nazionale, inv. 62705
Image : ArchaiOptix/Wikimedia Commons: Penelope, Chiusi 

Ulysse resta si longtemps loin de chez lui que des prétendants se présentèrent à la cour d’Ithaque pour épouser Pénélope et devenir roi à la place d’Ulysse. Intelligente comme elle l’était, Pénélope recourut toutefois à la ruse face aux prétendants qui la pressaient de plus en plus. Elle leur annonça qu’elle choisirait l’un d’entre eux après avoir terminé de tisser le linceul destiné à son beau-père Laërte. Pour en retarder l’achèvement, elle tissa de jour et défit le tissu nuit après nuit.

Le massacre à la cour royale d’Ithaque : finalement, tous les prétendants furent tués.

Fragment d’un vase à mélanger le vin (cratère) apulien, argile, vers 420 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, prêt

Quand Ulysse rentra enfin chez lui au bout de vingt ans, il massacra les prétendants parasites et célébra ses retrouvailles avec Pénélope et Télémaque. Ulysse mourut heureux et en paix à un âge avancé sur son île natale d’Ithaque.

Médée

L’empoisonneuse

Originaire du royaume de Colchide sur les bords de la mer Noire, on représente souvent Médée dans une tenue orientale, puisque non grecque, et avec son coffret à sortilèges pour rappeler son pouvoir de magicienne.

Récipient à eau (hydrie) d’Athènes, argile, vers 410 av. J.-C., Londres, British Museum, inv. 1772,0320.30.+
Image : © The Trustees of the British Museum. Shared under a Creative Commons licence.

Médée descendait de la lignée des dieux Titans et avait pour grand-père Hélios, dieu du soleil. Puissante magicienne, cette princesse vivait dans le royaume de Colchide, sur la côte est de la mer Noire. Grâce à sa magie, elle pouvait guérir les gens et les rendre invulnérables, endormir les dragons, apaiser le feu et faire remonter les eaux des fleuves vers leur source. Elle était connue pour ses sortilèges de rajeunissement, qu’elle utilisait pour aider les personnes âgées à retrouver une nouvelle jeunesse.

Athéna supervise en personne la construction du navire Argo, qui emmènera les Argonautes de Grèce en Colchide.

Relief de Rome, argile, vers 100 apr. J.-C., Londres, British Museum, inv. 1805,0703.301
Image : © The Trustees of the British Museum. Shared under a Creative Commons licence.

Le mythe de Médée est étroitement lié aux aventures des Argonautes. En effet, sur ordre du roi Pélias, Jason et son équipe de héros, les Argonautes, prirent la mer au départ d’Iolcos pour se rendre jusqu’au lointain royaume. Leur mission était d’aller chercher la toison en or d’un bélier et de la rapporter en Grèce. La célèbre Toison d’or était en possession du père de Médée, Éétès. Elle était gardée par un dragon qui ne dormait jamais.

La Toison d’or est suspendue dans un arbre et gardée par un dragon. Médée endort le dragon avec des incantations et des herbes magiques pour permettre à Jason de voler la toison.

Vase à mélanger le vin (cratère) de Paestum, argile, vers 310 av. J.-C., Naples, Museo Archeologico Nazionale
Image : akg-images / MPortfolio / Electa

Tout le monde ignorait que la déesse Héra tirait les ficelles dans l’ombre. Elle était furieuse contre le roi Pélias, qui ne lui avait pas offert de sacrifice. Elle imagina donc un plan perfide pour se venger de lui. Lorsque Jason arriva en Colchide, Héra fit en sorte que Médée tombât éperdument amoureuse du jeune héros. Éprise de ce dernier, elle l’aida à voler la Toison d’or grâce à sa magie et s’enfuit avec lui en Grèce.

Médée (à droite) ajoute des herbes à la potion magique. Une fille se tourne vers son père Pélias, l’autre caresse la tête du bouc qui va bientôt jaillir du chaudron, rajeuni.

Vase à mélanger le vin (cratère) d’Athènes, argile, vers 440 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 1450

Arrivée à Iolcos, Médée assouvit à son insu le désir de vengeance de Héra. De son côté, la magicienne en mal d’amour cherchait en effet à se venger elle-aussi de la mort de la famille de Jason causée par Pélias. Médée proposa aux filles de Pélias de rajeunir leur vieux père. Elle se servit d’un vieux bouc pour faire une démonstration de magie. Elle le plongea démembré dans la potion magique et... un agneau en sortit. Convaincues de l’efficacité de la potion, les filles démembrèrent leur père et le placèrent dans le chaudron. Mais Médée empêcha le sortilège de rajeunissement.

Un sarcophage en quatre actes : Les enfants de Médée remettent à Créuse la tunique empoisonnée. Créuse et son père Créon, venu précipitamment à son secours, meurent dans d’atroces souffrances. Médée attend calmement avant de tuer ses enfants. Médée s’enfuit avec les corps de ses enfants sur le char tiré par des dragons de son grand-père Hélios.

Sarcophage de Rome, marbre, vers 190 apr. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 203

Après la mort de Pélias, Médée et Jason partirent se réfugier à Corinthe. Ils y vécurent avec leurs deux fils, puis Jason quitta Médée afin d’épouser la princesse corinthienne Créuse. Médée se vengea de Jason pour avoir trahi son amour. Elle commença par empoisonner Créuse avec une robe imprégnée de poison. Ensuite, elle tua ses propres enfants pour priver Jason de sa descendance.
Médée s’enfuit à Athènes, épousa le roi Égée et tenta en vain d’empoisonner Thésée, l’héritier du trône. Finalement, elle retourna dans son pays. Après sa vie terrestre, Médée rejoignit l’Élysée, sur les îles des Bienheureux, où elle épousa le héros Achille.

Un homme sort rajeuni du chaudron, Médée se tient à droite avec l’inscription de son nom et sa baguette magique. À cet instant, elle n’est pas encore une infanticide.

Olpé étrusque de Cære (Cerveteri), San Paolo, tombe 2, bucchero noir, vers 630 av. J.-C., Rome, Museo Nazionale di Villa Giulia, inv. 110976
Image : Sailko/Wikimedia Commons: Medea, Rom 

Dans les premières versions du mythe, Médée semblait être une puissante magicienne animée de bonnes intentions. Puis des aspects sombres de sa personnalité apparurent au fil du temps. Dans sa tragédie Médée, jouée pour la première fois en 431 av. J.-C., Euripide la présenta finalement comme la meurtrière d’enfants que l’histoire retiendra. Depuis lors, d’innombrables auteurs et autrices se sont attaqués à ce mythe. Dans son roman Medea: Stimmen, paru en 1996, Christa Wolf reprend le premier mythe, dans lequel Médée n’est pas encore une infanticide.

Médée tenant la Toison d’or, monument du sculpteur géorgien David Khmaladze, érigé en 2007 sur la place de l’Europe à Batoumi, Géorgie

Image : Dirk Renckhoff / Alamy Stock Foto

Medeas Heimat, das antike Kolchis, befand sich im Westen des heutigen Georgiens. Das Land war hoch entwickelt, fruchtbar und reich an Edelmetallen, vor allem an Gold. Heute ist Georgien stolz auf seine antike Vergangenheit und nutzt den Medea-Mythos als Wahrzeichen seiner Identität. Ebenso im Kaukasus verankert wie auch fester Bestandteil des geistigen Erbes Europas ist Medea ein Symbol für die georgische Zugehörigkeit zur europäischen Kultur geworden.

Œdipe

Celui qui résolut la célèbre énigme

Lorsque le père perça les chevilles du nouveau-né Œdipe et les attacha l’une à l’autre pour l’abandonner, ses pieds se mirent à enfler. C’est pourquoi le garçon reçut le nom d’Œdipe, qui signifie « pied enflé ».

Le berger Euphorbos sauve Œdipe, abandonné dans la montagne, et le ramène à Corinthe.

Récipient de stockage attique (amphore) de Vulci, argile, vers 460 av. J.-C., Paris, département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque Nationale de France, inv. De Ridder.372
Image : gallica.bnf.fr / BnF

Un oracle prédit au roi Laïos de Thèbes qu’il mourrait de la main de son fils. Malgré l’avertissement, il engendra un enfant et sa femme Jocaste donna naissance à un garçon. Craignant la prophétie, ils confièrent le bébé, appelé Œdipe, à un berger chargé de l’abandonner dans les montagnes. Mais le berger eut pitié et confia le petit à un camarade de Corinthe, qui l’emmena auprès du couple royal de la ville. Œdipe grandit chez ses parents adoptifs en ignorant tout de ses véritables origines.

Œdipe tue son père biologique Laïos, qui voyage en chariot. L’un des serviteurs royaux parvient à s’échapper. Témoin du crime, il jouera un rôle important dans la découverte du parricide.

Couvercle d’un sarcophage de Rome, marbre, fin du IIe siècle apr. J.-C., Rome, musées du Vatican, inv. MV.10408.0.0
Image : Dirk Renckhoff / Alamy Stock Foto

Jeune homme, Œdipe eut vent de la rumeur selon laquelle il était un enfant trouvé. Troublé, il se rendit à Delphes pour interroger l’oracle sur ses origines. En guise de réponse, on lui prédit qu’il tuerait son père et épouserait sa mère. Afin de protéger ses prétendus parents de la prophétie, il décida de ne pas retourner à Corinthe. Il partit sur les routes et croisa son père biologique, Laïos, le roi de Thèbes, à un carrefour. Une dispute éclata et Œdipe tua son père, dont il ignorait l’identité.

D’apparence inoffensive, le sphinx de Thèbes est cependant d’une nature cruelle.

Pied de table en forme de sphinx, marbre, copie romaine d’après un modèle grec vers 440 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. Lu 226b

Pendant ce temps, Thèbes était en proie à un monstre. Le Sphinx, un être ailé possédant une tête de femme et un corps de lionne, se tenait aux aguets sur un rocher aux portes de la ville. Il posait une énigme à tous ceux qui passaient près de lui ; puis il étranglait et mangeait ceux qui ne parvenaient pas à la résoudre.

Œdipe est sur le point de résoudre l’énigme du Sphinx.

Coupe à vin (kylix) de Vulci, argile, vers 470 av. J.-C., Rome, musées du Vatican, inv. 16541
Image : Carole Raddato/Wikimedia Commons: Ödipus, Vatikan 

Lorsque le destin mena Œdipe à Thèbes, le Sphinx lui posa à lui aussi sa fameuse énigme. Œdipe la résolut et le Sphinx se jeta dans le précipice. Pour le remercier d’avoir libéré la ville, Œdipe devint roi et obtint la main de la reine Jocaste, devenue veuve, sans se douter qu’il épousait sa mère biologique. Ils eurent deux fils et deux filles et vécurent ensemble pendant près de deux décennies.
Le jour où une épidémie se déclara à Thèbes, Œdipe envoya quelqu’un consulter un oracle. Il annonça que la seule façon de sauver la ville était de trouver le meurtrier du roi Laïos et de l’en chasser.

Scène d’Œdipe roi de Sophocle : Œdipe interroge le vieux berger de Corinthe qui l’a autrefois confié au couple royal corinthien. Jocaste se tient derrière lui et devine déjà la terrible vérité. Leurs filles Antigone et Ismène assistent à la scène tragique.

Fragment d’un vase à mélanger le vin (cratère) de Syracuse, argile, vers 350 av. J.-C., Syracuse, Museo Archeologico Regionale « Paolo Orsi », inv. 66557
Image : Eric Vandeville / akg-images

Ne se doutant pas qu’il était lui-même le meurtrier, Œdipe débuta son enquête. Dans sa tragédie Œdipe roi, Sophocle mit en scène la recherche du coupable à la manière d’un roman policier. Des interrogatoires troublants révélèrent finalement la vérité : Œdipe était le meurtrier de son père et l’époux de sa mère. Confrontée à cette terrible révélation, Jocaste se pendit et Œdipe se creva les yeux avec des épingles de sa robe.

Après avoir été banni de Thèbes, Œdipe, aveugle, erre en Grèce avec sa fille Antigone.

Œdipe et Antigone, peinture à l’huile de Christoffer Wilhelm Eckersberg, 1812, Stockholm, Musée national, inv. NM 7340
Bild: © Linn Ahlgren/Nationalmuseum, CC BY SA: Ödipus, Stockholm

Dans la tragédie Œdipe à Colone, Sophocle prit pour sujet le destin qui attendit ensuite Œdipe. Après la découverte de la cruelle vérité, il dut abandonner le trône de Thèbes et quitter le pays. Avec sa fille Antigone, il erra, aveugle, pauvre et négligé. Lorsqu’ils arrivèrent à Colone, en périphérie d’Athènes, le roi Thésée accueillit ces deux exilés. C’est là-bas qu’Œdipe put terminer en paix sa vie remplie de souffrances.

Antigone et son frère Etéocle décorent la tombe de leur père Œdipe.

Récipient de stockage (amphore) de Lucanie, argile, vers 400 av. J.-C., Paris, Louvre, inv. CA 308
Image : © 2011 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Durant sa vie, Œdipe ne put échapper à son destin tout tracé. Après sa mort, les puissances divines se montrèrent toutefois conciliantes. « Est-ce quand je ne suis plus rien que je serais un homme ? », demanda-t-il peu avant sa mort. Personnage tragique dans la vie, Œdipe devint un héros dans l’au-delà. À Colone, les gens le vénérèrent sur sa tombe comme un protecteur d’Athènes, où le roi Thésée lui avait accordé asile et dernière demeure.

L’oracle de

Delphes

Dans l’Antiquité, l’oracle de Delphes jouait un rôle important non seulement dans la vie réelle, mais aussi dans les mythes. Les prophéties dictaient les destins des héroïnes et des héros. Leur voyage héroïque mènera également les visiteurs et les visiteuses jusqu’à Delphes, où ils recevront leur oracle personnel dans le temple d’Apollon.

Image : Arthur – stock.adobe.com

Delphes – le nombril du monde

Selon le mythe, Zeus, père des dieux, aurait un jour lâché deux aigles des extrémités est et ouest du monde pour déterminer le centre de la Terre. Les aigles se rencontrèrent à Delphes et désignèrent ainsi le site de l’oracle comme le centre du monde. Le point de rencontre mythique des aigles fut marqué par une pierre sacrée, l’omphalos (« nombril »). Situé dans le temple d’Apollon, il désigna Delphes comme le centre spirituel et géographique du monde.

Cet omphalos est inspiré de la pierre cultuelle originale qui se trouvait dans le Saint des saints du temple d’Apollon et qui était enveloppée d’un filet de laine. Ici, le tissu de laine est reproduit en relief.

Omphalos de Delphes, marbre, IVe s. av. J.-C. (?), Delphes, Musée archéologique
Image : Chabe01/ Wikimedia Commons : Omphalos, Delphes Omphalos, Delphes

De la terre à la lumière – la naissance mythique de l’oracle de Delphes

Delphes est située dans la campagne grecque de la région centrale de Phokis, l’actuelle Phocide, sur une pente abrupte au pied du mont Parnasse, au-dessus du golfe de Corinthe. La terre est très active sur le plan sismique et de nombreuses sources jaillissent de ses profondeurs. Les tremblements de terre et les éboulements ne sont pas chose rare.
C’est à Delphes, semble-t-il, que se manifestent les puissances de la terre et de la lumière. Ce lieu puissant fascinait déjà les hommes dans les temps anciens. Ils le choisirent comme lieu de culte de la Mère de toute chose : Gaïa, la puissante déesse de la Terre. Elle aurait été la première maîtresse de l’oracle delphique.

Bild: Holger Uwe Schmitt/ Wikimedia Commons: Delphes

Plus tard, Apollon, le dieu rayonnant de la lumière, prit possession du sanctuaire de la Terre-Mère. Selon une version du mythe, il tua le dragon Python, le fils de Gaïa, qui gardait l’oracle de sa mère et se rendit ainsi maître de Delphes.

La découverte d’idoles féminines témoigne sur le plan archéologique du culte voué à une déesse de la Terre à Delphes dès le XIIIe siècle avant J.-C.

Idoles féminines mycéniennes de Delphes, argile, peintes, XIIIe s. av. J.-C., Delphes, Musée archéologique
Image : Zde/Wikimedia Commons: Idole, Delphes

La découverte de statuettes masculines, interprétées comme des représentations d’Apollon, prouve que Delphes devint un lieu de culte de ce dieu à partir d’env. 800 av. J.-C.

Statuette d’Apollon de Delphes, bronze, vers 620 av. J.-C., Delphes, Musées archéologique
Image : Zde/Wikimedia Commons: Apollon, Delphes

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Heiligtum der Athena Pronaia

Le temple circulaire (tholos) est l’édifice le plus connu de Delphes et un monument très photographié. Il était situé dans le sanctuaire d’Athéna Pronaia (« devant le temple ») sur la terrasse inférieure. Athéna avait probablement une fonction de gardienne à Delphes et surveillait le sanctuaire de son demi-frère Apollon sur la terrasse supérieure.

Image : Joyofmuseums/ Wikimedia Commons: Athena-Heiligtum, Delphi

Tempel des Apollon

Au centre du sanctuaire se dressait le temple d’Apollon. C’est dans son enceinte, dans l’adyton, le Saint des saints, que se tenaient les oracles.
Dans le porche du temple étaient inscrites des maximes des « sept sages », de courts adages faciles à retenir que de grands philosophes auraient dédiés à Apollon. La plus connue est : « Connais-toi toi-même ».

Image : Helen Simonsson/Wikimedia Commons: Apollon Tempel, Delphi

 

Heiligtum des Apollon

Dans le sanctuaire d’Apollon se trouvaient, le long de la route, des portiques et des trésors destinés à abriter de précieux dons votifs à Apollon. On pouvait y voir aussi des dizaines d’offrandes majestueuses et de monuments triomphaux, qui témoignaient de la gloire d’individus ou de villes entières.

Bild: Carole Raddato/Wikimedia Commons: Modell Delphi, München

 

Kastalia-Quelle

La Pythie, porte-parole d’Apollon, se baignait dans l’eau de la source de Castalie avant de rendre les oracles. Les personnes qui consultaient les oracles s’y rendaient également pour se rafraîchir et se purifier avant d’aller au temple d’Apollon.

Image : Stefan Volk/ Wikimedia Commons: Kastalische Quelle, Delphi

Gymnasion

Dans le gymnase, les athlètes s’entraînaient pour les compétitions des Jeux pythiques. L’éducation intellectuelle y était également dispensée. On y trouvait des pistes de course, une école de lutte, des bains ainsi que des vestiaires et des salles de conférence. La piscine ronde était alimentée par l’eau fraîche de la source de Castalie et servait à se rafraîchir.

Image : Luarvick/Wikimedia Commons: Gymnasion, Delphi

Stadion

Les Jeux pythiques en l’honneur d’Apollon se déroulaient dans le stade. Les vainqueurs recevaient une couronne de laurier, la plante sacrée d’Apollon, et la gloire éternelle. Ils obtenaient en outre le droit d’ériger dans l’enceinte sacrée une statue les représentant pour commémorer leur victoire.

Bild: Vgargan/ Wikimedia Commons: Stadion, Delphi

Apollon

Le maître de la lumière et de la divination

Apollon était un dieu perpétuellement jeune et aux multiples facettes. Il était le dieu de la guérison, des arts et de la musique. Le surnom Phébus, le brillant, le désigne comme le dieu de la lumière pure et céleste. Dieu de la divination, il était le maître de l’oracle de Delphes. Il répondait aux questions d’ordre personnel, religieux ou politique et prodiguait des conseils dans toutes les situations. Cependant, ses réponses étaient toujours ambiguës. Surnommé Apollon Loxias, « l’oblique », il n’expliquait rien mais se contentait d’insinuer. Il appartenait à ceux qui posaient les questions d’interpréter eux-mêmes l’oracle.

En tant que dieu de la musique, Apollon est un joueur de cithare très doué. Ici, il tient cet instrument à cordes antique dans la main gauche et une coupe à offrandes dans la main droite. Sa longue chevelure bouclée est ornée d’une couronne de laurier, la plante sacrée d’Apollon.

Récipient à huile parfumée (lécythe) d’Athènes, argile, vers 480 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. Lu 41

Lorsque Crésus, roi de Lydie, consulta l’oracle pour savoir s’il devait entrer en guerre contre les Perses,
la réponse fut la suivante :

« Si tu traverses l’Halys,

tu détruiras un grand empire. »

Crésus se réjouit, car il pensait que c’était le grand empire perse qu’il allait détruire. Il franchit le fleuve Halys, qui marquait la frontière entre la Lydie et la Perse, et fut écrasé par les Perses. Il avait mal interprété l’oracle : c’était son propre empire qu’il allait détruire en traversant l’Halys.

La Pythie

la porte-parole d’Apollon

« [...] et la prêtresse de Delphes, assise sur le trépied sacré, va faire entendre aux Grecs les oracles qu’Apollon lui inspire. »
Euripide, Ion 91–93 (traduction : M. Artaud)

La Pythie est assise sur un trépied dans le temple d’Apollon. Dans une main, elle tient une coupe, dans l’autre une branche de laurier. Devant elle, un homme barbu attend son oracle.

Les noms inscrits situent la scène dans le mythe : la Titanide Thémis (qui succéda à sa mère Gaïa et précéda Apollon, selon une version du mythe) rend un oracle au légendaire roi d’Athènes, Égée, qui consulta la Pythie au sujet de son désir d’enfant.

Coupe à vin (kylix) d’Athènes, vers 440 av. J.-C., Berlin, Staatliche Museen, Antikensammlung, inv. F 2538
Image : Zde/Wikimedia Commons: Pythie, Berlin

La Pythie rendait ses oracles assise sur un récipient à trois pieds fermé par un couvercle. Le trépied est ainsi devenu un symbole de l’art de la divination d’Apollon.

Trépied de Corinthe (?), bronze, vers 750 av. J.-C., Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig, inv. BS 554

La Pythie était la prophétesse d’Apollon, à travers laquelle le dieu s’adressait aux hommes. Elle tire son nom de l’ancienne appellation de Delphes, Pytho. Elle était choisie parmi les femmes de Delphes et assumait toute sa vie la fonction de « voix au centre du monde ». Seules quelques Pythies sont encore historiquement identifiables à ce jour.

Le déroulement de l’oracle

Nous ne connaissons pas le déroulement exact de l’oracle de Delphes. Bien que de nombreuses sources écrites datant de l’Antiquité mentionnent l’oracle, il n’existe aucune description cohérente du rituel. Le déroulement était-il si évident pour les auteurs antiques qu’ils n’ont pas jugé nécessaire de le décrire ? Ou avaient-ils peur de révéler des secrets divins ? Nous l’ignorons. Il est néanmoins possible de reconstituer approximativement le rituel de l’oracle delphique.

Avant l’oracle, la Pythie prenait un bain rituel dans la source sacrée de Castalie, tandis que les prêtres avaient recours au sacrifice d’une chèvre pour s’assurer qu’Apollon était prêt à communiquer. Si les signes étaient favorables, la Pythie se rendait au temple. Dans la partie la plus sacrée, l’adyton, elle s’asseyait sur un récipient à trois pieds, buvait de l’eau d’une source inspiratrice et mâchait des feuilles de laurier. Puis elle entrait dans une transe prophétique (en grec mania) avant d’être habitée par Apollon. Le dieu parlait à travers elle, pendant que les prêtres transcrivaient les oracles qu’elle prononçait.

La Pythie entourée de prêtres et personnes venant consulter l’oracle, dans le Saint des saints du temple d’Apollon

Gravure sur bois en couleur d’après le dessin de Heinrich Leutemann, 1865
Feuille d’images de Munich : images de l’Antiquité VI, n° 359. Berlin, collection de l‘Archiv für Kunst und Geschichte
Image : akg-images

Dans un premier temps, les personnes venant consulter l’oracle devaient elles aussi se laver à la source selon un rituel. Ensuite, elles faisaient la queue devant le temple, accomplissaient des rituels sacrificiels, payaient un droit à l’oracle et attendaient de pouvoir entrer dans l’adyton pour poser leurs questions à la Pythie.

Durch welche Mittel sich die Pythia in ihren Trancezustand versetzte, ist das umstrittenste Rätsel von Delphi. Schriftquellen berichten von einer mysteriösen Erdausdünstung, einem süsslich duftenden Pneuma, das prophetische Kraft besessen haben soll. Gab es wirklich Dämpfe, die unter dem Tempel der Erde entwichen? Oder handelte es sich um einen übernatürlichen «Orakelatem»? Hat die Pythia bewusstseinsverändernde Drogen genommen oder spirituelle Praktiken angewendet, um sich selbst in Trance zu versetzen?

Ni les sources antiques ni les recherches modernes, tant géologiques qu’archéologiques, ne permettent d’apporter une réponse définitive à cette question.

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